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Gagner en juin pour continuer à tracer le chemin de la rupture



vendredi 01 mars 2024

Gagner en juin pour continuer à tracer le chemin de la rupture

par Séverine Véziès

Depuis 2017 et l’arrivée au pouvoir de Macron, de multiples fronts de lutte se sont ouverts dans la société. Gilets jaunes, soignant.es, mobilisation historique contre la réforme des retraites, luttes écologiques et révoltes urbaines… que ce soit au cœur des institutions ou dans la rue, le pouvoir macroniste ne tient qu’à la force de son autoritarisme institutionnel et d’une répression policière violente. Les images de l’inauguration du salon de l’agriculture où l’on voit un président de la République ne pouvant déambuler librement sans la présence d’une armée de CRS gazant les agriculteurs, illustrent à nouveau cette lame de fond dégagiste qui enfle dans le pays. Mais ces images révèlent beaucoup plus que cela. Car au-delà de la simple personne d’E. Macron, c’est l’autorité même de l’État qui est contestée. Dans ce climat, du côté des forces médiatiques et économiques, elles préparent l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite devenue l’alternative acceptée des dominants.
C’est dans ce contexte que les élections européennes vont avoir lieu. Et c’est ce constat alarmant que la France insoumise fait depuis des mois et appelle donc en conséquence à construire une alternative progressiste et humaniste face au péril fasciste et à l’extrême marché. Les multiples mains tendues à ses partenaires de la NUPES sont l’expression même de cette prise de responsabilité face aux évènements qui nous guettent. L’effondrement dans les sondages des macronistes et de la droite LR totalement absorbée par le RN nous amène inexorablement à un face à face entre eux, les racistes identitaires amis des puissants, et nous, les partageux collectivistes. Voilà le combat qui nous attend lors de ces élections et dans les prochains mois.
Mais pour tenir ses promesses, c’est-à-dire véritablement changer la vie des gens, cette alternative au duo mortifère Bardella/Macron doit être anticapitaliste. C’est uniquement sur une ligne de rupture avec l’actuel système de production et de consommation productiviste, d’exploitation des ressources humaines et naturelles que nous pouvons construire et faire gagner une alternative heureuse.
En 2022, c’est grâce à ses 22 % au premier tour de l’élection présidentielle que Jean-Luc Mélenchon et l’Union populaire ont pu faire l’union sur ces bases radicales, c’est-à-dire qui prennent les problèmes à la racine. Les tergiversations depuis des mois des autres partis à l’accord NUPES de 2022 ne sont en réalité que l’expression de leur volonté de remettre en cause ce cadre programmatique. Tout comme les partisans d’une primaire à gauche pour 2027 qui pensent pouvoir capitaliser sur un champ de ruines à gauche aux Européennes. « Faites mieux » n’est pas un appel à la bataille de destins individuels, c’est un appel collectif à continuer le combat et à le gagner. Le combat pour qu’un autre monde soit véritablement possible. Ce n’est pas en négociant le poids des chaînes que nous construirons un autre monde. Ce que le pays attend de nous, ce dont les gilets jaunes, les soignant.es, les habitant.es des quartiers populaires, de nos bourgs et villages désertés par les services publics, nos agriculteurs et ouvriers, ont besoin, c’est justement de rompre avec la cause originelle de tous leurs maux.
Au-delà des enjeux européens dont les implications sont réelles dans notre quotidien, cette élection est donc éminemment politique. Parce qu’elle doit nous permettre de faire face à l’extrême droite mais aussi parce qu’elle doit nous donner de la force pour continuer à faire l’union sur un programme clair et de rupture.