Rencontres

Journaliste, essayiste et fondateur du parti écologiste et antispéciste, Révolution écologique pour le Vivant (REV)

Dans vos ouvrages, vous appelez à tout repenser, à imaginer « autre chose ». Quelle est cette « autre chose » ?

En effet, que ce soit dans Utopia XXI, dans Antispéciste ou dans La revanche de la nature, j'appelle à déconfiner nos imaginaires, comme nous y invite Cornelius Castoriadis. Améliorer notre monde nécessite de le repenser complètement. Et pour cela nous devons inventer de nouveaux mythes unificateurs. Celui de la religion et, depuis le 19ème siècle, celui de la croissance ont tous deux montré leurs limites. Il nous faut les abandonner et en trouver d'autres, en sachant que nous avons besoin de mythes réalistes, pas de croyances pour bigots.

Le problème, c'est l'incapacité à rêver. Le monde politique avance des propositions généralement ancrées dans l'ancien monde.

En revanche, lorsqu'on propose d'accorder des droits essentiels à tous les animaux dotés de sensibilité, ça c'est révolutionnaire. Idem avec le temps de travail réduit à 15h par semaine, ce que je propose. Cela passe pour de la folie dans le débat public actuel et pourtant, économiquement, la proposition est tout à fait raisonnable. En 1930, Keynes considérait que ce serait la durée légale du travail au XXIème siècle dans des pays comme les états-Unis ou la Grande-Bretagne, et ce grâce aux progrès technologiques. Arrêter de courir après la croissance ? John Stuart Mill, au 19ème siècle, imaginait un état stationnaire de l'économie, dès que nous aurions atteint un certain niveau de développement.

La réduction du temps de travail est un mouvement entamé depuis le XIXème siècle, qui s'est poursuivi jusqu'aux années 90. Pourquoi devrait-on l'arrêter ou, pire, revenir en arrière, et ce alors que l'intelligence artificielle et les machines remplacent les humains sur des postes de plus en plus nombreux ?

Malheureusement, ceux qui alimentent le débat public sont incapables, ou n'osent pas, avoir des projets aussi radicaux. Il y a certes de l'audace dans les programmes de la France insoumise, du NPA, de Générations ou même des Verts. Mais globalement, dans toutes les discussions portées par les médias, il n'y a aucune place pour les utopies fortes et assumées. C'est pourquoi, je ne vois la possibilité d'un changement réel d'horizon qu'à long terme.

Mais pourtant il y a urgence à changer de cap…

Oui, c'est le souci : il faut du temps pour convaincre, et nous n'en avons pas beaucoup. Comment faire, surtout quand pouvoirs politique, financier et médiatique sont le plus souvent liés ? Il est par exemple surprenant de remarquer l'hostilité de nombreux médias à l'égard de la France Insoumise ou, dans une moindre mesure, d'EELV. Les médias font passer les premiers pour des gens dangereux, et les seconds pour des gens stupides.
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