2022 ouvre à peine ses portes que déjà le mouvement de déliquescence du pays accentué depuis 2017 et au paroxysme depuis 2020, se poursuit. « J’ai perdu le bénéfice des vacances en un jour », affirme une directrice d’école ce lundi 3 janvier après cette rentrée ubuesque. Improvisation, mépris des personnels enseignants et des parents d’élèves, voilà la marque de fabrique du Ministre Blanquer qui publie quelques heures avant la rentrée un protocole digne d’une usine à gaz dans un journal à accès payant. Ce témoignage illustre l’exaspération et la fatigue d’un corps enseignant qui, depuis le début de cette pandémie, œuvre et se démène pour leurs élèves, sans soutien ni accompagnement de la part d’un Ministre qui préfère jouer à la marelle dans une cours d’école ou chanter « vive le vent » dans une classe, plutôt que de mener à bien sa véritable mission.

À l’image de ce témoignage, c’est globalement une rentrée façon gueule de bois pour beaucoup de nos concitoyen.nes qui eux aussi, depuis deux ans, enchainent dévouement, efforts, privation de liberté et sacrifices.

Du côté du Parlement, le pass vaccinal est en discussion et avec lui un glissement de plus en plus grave vers une société du contrôle généralisé, en contradiction totale avec les préconisations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) : « Convaincre, plutôt que contraindre ».

Encore une fois donc, à marche forcée, le gouvernement franchit un nouveau pas vers la division et la mise au ban d’une frange de la population. Le premier ministre Castex avait prévenu le 27 décembre dernier, et E. Macron vient de le confirmer : « les non vaccinés, j’ai très envie de les emmerder (…) jusqu’au bout. », et d’enchaîner en jugeant les non vaccinés irresponsables, « un irresponsable n’est plus un citoyen ». E. Macron invente, en monarque présidentielle, la déchéance de citoyenneté. Ces propos sont gravissimes et ne sont pas le fruit d’une improvisation. En 5 ans, que ce soit dans le mode d’exercice du pouvoir ou par ses petites phrases cinglantes et insultantes envers les français.es (gaulois réfractaires, ceux qui ne sont rien, cyniques, fainéants, 66 millions de procureurs…), E. Macron aura montré l’image d’un président aux dérives autoritaires, méprisant son peuple et qui plus est au service des plus riches et irresponsable sur le plan écologique.

2022 ouvre donc à peine ses portes et nous voici à nouveau plonger dans ce marasme politique, démocratique et sanitaire. Pour autant, comme le montrent les nombreuses mobilisations sociales, citoyennes avec les gilets jaunes ou jeunes avec les marches climat, E. Macron aurait tort de penser que les français.es sont de doux agneaux obéissants à qui on demande de courber l’échine indéfiniment. Notre héritage contestataire dont l’un des plus bels exemples est la grande Révolution de 1789, est le signe d’un peuple attaché à la liberté, l’égalité et la fraternité. Cette année 2022 doit être le tournant d’une nouvelle histoire pour le peuple de France. Dans moins de 95 jours, la révolution par les urnes peut permettre de tirer un trait sur la Macronie et son projet de division et de promotion des plus riches, tout en renvoyant aux poubelles de l’histoire, les Zemmour, Lepen, Pécresse ou autres faiseurs de haine à des degrés différents.

2022, doit être une année de changement. L’espoir et la lumière venue d’Amérique latine et du Chili doivent nous inspirer. Après avoir instituer une constituante, l’élection du candidat de la gauche radicale Gabriel Boric tourne le dos définitivement à l’ère Pinochet. Oui la gauche insoumise peut gagner si le peuple se mobilise. Alors, écrivons cette nouvelle page de notre histoire.

Toute l’équipe du Journal de l’insoumission vous souhaite une belle et heureuse année. Nous vous donnons rendez-vous dans les kiosques ce trimestre avec notre nouveau numéro. A la Une, Mathilde Panot, députée et présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée Nationale. Elle y présente les enjeux et le projet d’écologie populaire du programme L’avenir en commun porté par Jean-Luc Mélenchon. Il sera aussi question du grand projet inutile du Lyon-Turin et des alternatives à ce projet écocide, de résistances citoyennes face à l’usage des pesticides dans le vignoble Bordelais. Une interview d’Éric Coquerel avec la sortie de son livre « Lâchez-nous la dette », un dossier sur les difficultés d’accès à l’eau dans certains de nos territoires, un point médias avec le système Bolloré. Et puis vous retrouverez nos rubriques habituelles comme le dossier Europe, Jardiner avec les saisons en reportage aux jardins d’Aubervilliers, Cuisiner c’est politique où il sera question de « manger avec la règle verte », l’École du jardin planétaire à la rencontre de la clématis vitalba….

Nous vous disons donc à bientôt, et que l’harmonie entre les êtres humains et la nature soit notre boussole pour cette nouvelle année.

El pueblo unido, jamás será vencido

Séverine Véziès

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