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ÉDITO : Garder le cap



vendredi 28 mars 2025

 ÉDITO 

GARDER LE CAP

par Séverine Véziès - Le Journal de l'insoumission n°1795 avril 2025

 

« On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels », écrivait Anatole France en 1922 pour dénoncer les profiteurs de guerre. Le bilan humain de la Première Guerre mondiale est désastreux avec 9 millions de morts et 21 millions de blessés. Le bilan financier est juteux pour les grands industriels français ou allemands qui s’enorgueillirent de leur participation à l’effort de guerre nationale. Ces « héros » de conseil d’administration n’en oubliaient pas de faire prospérer leur empire industriel, tandis que le peuple était envoyé dans les tranchées comme chair à canon. La réalité est que ces entreprises devenues aujourd’hui multinationales (Renault, Citroën, Peugeot, les aïeux d’ArcelorMittal ou de Schneider Electric, Bayer qui produira le tristement célèbre gaz moutarde, Dassault, Michelin, BMW, Krupp, Shell…), se sont largement gavées de profits durant cette période. Pour certaines ce fut même une opportunité de sortir des difficultés dans lesquelles elles étaient.
L’économie de guerre au service du capitalisme, c’est ce que l’on entend dans les dernières déclarations d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Cette même commission qui jusqu’alors montrait du doigt les États membres dont le déficit budgétaire dépassait les 3 % du PIB, nous annonce désormais qu’il y aurait des milliards disponibles pour l’économie de la guerre. La règle des 3 % pouvant aller jusqu’à 5 %... Des milliards pour les hôpitaux et les écoles, vous n’y pensez pas, des milliards pour les canons, faites votre marché !
Le capitalisme et ses fanatiques n’en ont donc pas fini de nous mener au chaos. Crise après crise, non contents de semer la misère et le désastre écologique, c’est aujourd’hui vers la guerre qu’ils nous mènent. Et comme en 1914, dans ces moments-là, les travailleurs sont sommés d’oublier l’ennemi de classe. Car il s’agit bien de cela.
Quand E. Macron déclare, d’un ton guerrier satisfait, que la patrie a besoin de nous mais qu’il n’y aura pas d’impôts nouveaux, c’est une véritable guerre sociale qu’il entend nous mener. E. Macron, l’homme qui a subi 3 défaites électorales, qui piétine nos institutions depuis 7 ans, qui a explosé notre dette publique de plus de 1000 milliards d’euros depuis 2017 à coups de cadeaux fiscaux aux plus riches et grandes firmes, qui met à terre notre économie et nos services publics, qui anéantit la parole de la France à l’international, qui laisse se dérouler un génocide à Gaza, qui favorise la montée de l’extrême droite et ses idées haineuses, cet homme, son gouvernement et ses soutiens, comptent bien continuer à mener leur politique au service des puissants. Et pour leur remplir les poches, s’il faut pour cela envoyer au casse-pipe nos enfants, qu’à cela ne tienne !
Dans ce climat de folie guerrière, quiconque entend mettre un peu de raison et porter un discours de paix, est cloué au pilori. Quiconque porte une alternative politique de rupture, solide, crédible et d’espoir est insulté, diffamé, diabolisé. Leurs méthodes sont bien huilées et leurs relais médiatiques organisés. La sphère Bolloré, les trumpistes médiatiques et politiques à la française, sont en ordre de bataille. Sans oublier celleux qui participent à la cabale pour s’acheter la respectabilité d’un système pourri.
« La chute des grands hommes rend les médiocres et les petits importants. Quand le soleil décline à l’horizon, le moindre caillou fait une grande ombre et se croit quelque chose.1 »
Mais, qu’ils s’en souviennent, ils ne nous feront pas chuter. Faire grandir un mouvement d’unité populaire au service des combats sociaux, écologiques, démocratiques, féministes et antiracistes. Ni guerre, ni guerre sociale, l’économie de la paix au service du grand nombre. Tel est notre agenda.


Prochain rendez-vous pour la riposte populaire, le 1er mai.

 

1. Victor Hugo

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