Nous contacter :
contact@leji.fr

Mon panier
Aucun article
0
» » ARGUMENTS : ZFE, UNE MESURE TECHNOCRATIQUE DÉCONNECTÉE DE LA RÉALITÉ DU PAYS

ARGUMENTS : ZFE, UNE MESURE TECHNOCRATIQUE DÉCONNECTÉE DE LA RÉALITÉ DU PAYS



mardi 01 juillet 2025

 Arguments 

ZFE
Une mesure technocratique déconectée de la réalité du pays

Par Sylvain Carrière, député de l’Hérault - Le Journal de l'insoumission n°1798 JUILLET 2025

 

Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) sont l’exemple même d’une mesure technocratique déconnectée de la réalité du pays. La France insoumise était déjà en 2019 le seul groupe parlementaire à s’y opposer. Contrairement à d’autres formations, nous n’avons jamais changé de cap : nous sommes POUR une écologie populaire et CONTRE la culpabilisation des plus précaires pour justifier l’absence de planification écologique de l’État.


Cet attentisme des gouvernements successifs a fait germer la fronde populaire partout dans le pays, si bien que le 28 mai dernier, l’Assemblée nationale a voté la suppression des Zones à Faibles Émissions (ZFE). Bien que leur suppression ne soit pas définitivement inscrite dans la loi, ce vote est un camouflet aux macronistes après 6 années d’un dispositif profondément injuste et hypocrite d’un point de vue sanitaire et écologique.


À la France insoumise nous sommes pour une écologie qui garantit le droit à la mobilité. 15 millions de personnes sont aujourd’hui en précarité mobilité en France, et ce nombre est voué à augmenter de pair avec les restrictions prévues dans le calendrier des ZFE. Pour mettre fin à cette injustice sociale, qui rappelle la genèse des gilets jaunes, j’ai déposé deux propositions de loi, en 2023 et 2025, visant à conditionner l’application des ZFE à une offre de mobilités alternatives à la voiture individuelle. Contrairement aux idées reçues, la voiture n’est pas synonyme de liberté mais bien de gouffre financier. À cela il faut ajouter le rôle prépondérant de la voiture dans le changement climatique avec 16 % des émissions de gaz à effet de serre.


Les ZFE ne remettent pas en cause la dépendance à « la bagnole » et ne résolvent pas non plus l’enjeu de santé publique que représente la mauvaise qualité de l’air dans notre pays. La lutte pour vivre dans un environnement sain doit se faire en cohérence : en ciblant en priorité ceux qui ont les moyens de réduire les émissions de polluants, pas les plus précaires disposant de voiture ancienne nécessaire pour aller travailler.


Depuis 2006 et la libéralisation du fret ferroviaire nos routes comptent 2 millions de camions en plus, à 99 % au diesel et dont la circulation sur les autoroutes en périphérie des villes reste autorisée malgré les ZFE. Dans le même temps, nous n’avons jamais utilisé autant de pesticides et d’intrants à l’ammoniac pour l’agriculture avec des impacts sanitaires désastreux.


Et tout ça avec l’aval des gouvernements macronistes et des précédents avant eux.


À la France insoumise nous défendons une écologie qui apporte des droits nouveaux : le droit de se déplacer écologiquement, le droit de vivre dans un environnement sain. Le droit de disposer d’un espace urbain 100 % accessible, notamment pour les personnes en situation de handicap. Mais pour cela il faut des moyens et surtout une planification des transports avec des budgets à la hauteur de l’urgence écologique.


Nous sommes donc pour le développement de transports en commun, hautement cadencés sur toute la journée, finement maillés, et économiquement accessibles permettant un report modal tout en garantissant le droit à la mobilité. Ce développement doit s’intégrer selon les besoins des populations, dans un schéma plus large d’intermodalité. Le développement des mobilités actives et des pôles d’échanges multimodaux sont la garantie d’une bifurcation efficace des mobilités. La voiture restera nécessaire pour certains usages, mais aller vers sa réduction dans l’espace public est une nécessité tant économique qu’écologique.


D’autres mobilités sont possibles, écologiques et populaires.

Nous vous recommandons