France

400 000 personnes représentant 10 813 697 citoyens pétitionnaires ont prononcé le Serment de Vincennes le 19 juin 1960

« Nous faisons le serment solennel

  • de manifester en toutes circonstances et en tous lieux notre irréductible opposition à cette loi contraire à l’évolution historique de la Nation ;
  • de lutter sans trêve et sans défaillance jusqu’à son abrogation ;
  • et d’obtenir que l’effort scolaire de la République soit uniquement réservé à l’École de la Nation, espoir de notre jeunesse. »

La loi « Debré » a constitué une nouvelle entorse au principe de laïcité scolaire, en créant la catégorie des établissements privés sous contrat pouvant recevoir des fonds publics. Cette loi, avec la Loi Astier de 1919 qui concernait l’enseignement technique, a permis un détournement majeur des fonds publics, puisque l’on estime aujourd’hui que les établissements privés touchent désormais près de 12 milliards d’aides venant des collectivités publiques, fonds versés pour l’essentiel à l’enseignement privé catholique.

Le Gouvernement d’Emmanuel Macron, et notamment son ministre Jean-Michel Blanquer qui ne cache pas sa sympathie pour l’enseignement privé, a accru encore les possibilités de versement de fonds, par exemple en rendant obligatoire l’enseignement dès trois ans. Cette dernière mesure ne changeait pas grand-chose à l’état de fait – 97 % des enfants étaient déjà scolarisés - mais ouvrait l’obligation de paiement du forfait scolaire pour les mairies aux écoles privées accueillant des enfants de 3 ans offrant plusieurs centaines de millions d’euros supplémentaires.

Cette situation est inique au moment où l’enseignement public souffre d’un manque crucial de moyens. L’argent public, l’argent de l’impôt commun doit aller à l’école publique qui a la mission constitutionnelle d’offrir un enseignement public, laïque et gratuit pour tous et toutes. Si les partisans de l’école privée se revendiquent de la liberté d’enseignement – oubliant qu’il s’agissait là au XIX° siècle du slogan de ceux qui voulaient émanciper l’enseignement de l’Église qui en avait le quasi monopole – cette dernière ne doit pas être portée à la charge de l’État. Les écoles privées ont, pour l’enseignement privé catholique, une « mission pastorale » qui les regarde mais qui ne peut relever d’un financement ainsi détourné. Les partisans de l’école privée doivent financer eux-même leur école : fonds publics pour l’enseignement public !

Benoît Schneckenburger

 

 

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