
Climat à la loupe

1. Dans tes vidéos tu allies souvent l'art, la danse, la musique, la poésie, mais surtout l'émotion. Pourquoi avoir choisi ce mode d'expression ?
Mon objectif, c'est la vulgarisation scientifique et mobiliser les citoyen·nes. Les gens sont dépossédés des enjeux écologiques. Utiliser les réseaux sociaux et internet est essentiel. Face au matraquage marketing sur les réseaux sociaux (plus de 3000 logos par jour !), il faut trouver le moyen de faire passer le message sans que celui-ci passe inaperçu. Je ne souhaite pas me limiter à des vidéos courtes de 2 minutes, car il faut prendre le temps d'aller au fond des sujets. L'émotion permet cela, car on retient plus facilement ce qui va nous toucher. Par de l'intime on fait de l'universel. L'art permet autre chose que le rationnel et de toucher ce qu'on ne peut exprimer avec les mots.
2. Comment envisages-tu ton action militante suite à la réélection d'Emmanuel Macron ?
E. Macron ne nie pas les conséquences du réchauffement climatique mais il propose un nouveau greenwashing pour défendre un capitalisme vert. Nous devons contrer son discours, car la solution se trouve dans la sobriété. La technologie est un leurre. L'autre enjeu est celui de la justice sociale, car il ne peut y avoir de sobriété sans justice sociale.
Actuellement, je mène un combat pour la préservation des fonds marins. E. Macron n'a pas signé le moratoire sur l'exploitation minière des fonds marins. Mais les océans sont nos premiers alliés contre le réchauffement climatique. Ce sont les premiers puits de carbone avant même les forêts. Les préserver est un impératif écologique.
3. L'écologie est la première préoccupation des jeunes. Pourtant, beaucoup s'abstiennent. Comment l'expliquer ? Comment les remobiliser ?
L'abstention n'est pas synonyme de dépolitisation mais de méfiance : l'Assemblée nationale ne ressemble pas sociologiquement à la société. Les jeunes ont besoin de se sentir représentés.
L'abstention est aussi le résultat de plusieurs années de mépris. Par exemple, lors de la convention citoyenne pour le climat organisée par le gouvernement, des citoyens se sont sérieusement penchés sur le sujet et la quasi-totalité de leurs propositions ont été rejetées.
Pour mobiliser les jeunes, je n'ai pas de recettes magiques. Réfléchir à la forme, parler de leurs préoccupations, les impliquer. Je pense que les politiques doivent rendre des comptes sur leur action avec humilité pour recréer de la confiance, en montrant la réalité du travail fourni, ce qui marche ou pas etc.
4. Pour toi, "l'écologie n'est pas un conflit de générations". Cependant, les seniors votent majoritairement pour les candidats qui rejettent l'écologie politique.
Le pouvoir en place cherche à diviser les générations, pour mieux régner. Le vote des seniors s'explique par un vote de peur. L'écologie n'a pas été un sujet de la campagne. Ils ont le souci de transmettre leur héritage privé, mais non leur héritage commun, aux jeunes générations.
L'émotion est un moyen pour leur parler. Les jeunes peuvent agir. Dans notre vidéo "Génération", on a imaginé l'idée d'une lettre aux grands-parents pour parler écologie. On doit pouvoir les convaincre en créant un dialogue intra-familial.
5- En tant qu'activiste écologiste, qu'attends-tu des élus de la NUPES ?
La NUPES doit perdurer. Elle doit pouvoir s'organiser au-delà des logiques partisanes. Ces 5 prochaines années vont être cruciales pour ne pas franchir certains points de bascule. Certains parmi les députés NUPES étaient des activistes. On aura besoin de ces députés comme garde-fous contre les projets absurdes.
Propos recueillis par Anthony Brondel
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Découvrez le travail de Camille Étienne
Génération (vidéo) GENERATION - YouTube
«Chère génération d'avant, [...] Mais aujourd'hui je prends la plume, ou plutôt le clavier et je t'écris cette lettre ou ce plaidoyer. Je peux pas faire sans toi, je veux plus faire sans toi.»
« Lookdown » (vidéo) https://fb.watch/e3RKZCXCqQ/
contre l'exploitation minière des fonds marins.
Réveillons-nous (vidéo) RÉVEILLONS-NOUS - YouTube
« On a plus le temps de ne pas y croire, réveillons-nous.»
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