Partout où elle est, l’extrême droite contre le peuple
L’extrême droite aime à se présenter comme l’alliée des classes populaires et des travailleurs. Mais quelle est la réalité des faits une fois celle-ci au pouvoir ? Les amis de Marine Le Pen et Éric Zemmour soutiennent voire participent actuellement aux gouvernements de quatre États-membres (Italie, Suède, Finlande et Hongrie). Lega et Fratelli d’Italia, Démocrates de Suède, Parti Finnois et Fidesz hongrois : force est de constater que toutes les nuances de brun ont en commun de mener des politiques sociales violentes.
Ainsi l’extrême droite aime mener la guerre aux pauvres, en s’attaquant aux minima sociaux et en stigmatisant les « assistés » : en Italie par exemple elle a divisé par deux le fonds d’aide aux dépenses énergétiques pour les plus précaires et remplacé le « revenu de citoyenneté », une sorte de RSA, par une allocation bien plus faible et sous conditions. Pourquoi ? Pour sanctionner les « divanisti », ceux qui passeraient leur temps sur le divan en profitant des aides sociales. De la même manière, c’est au nom de la répression des « parasites de l’aide sociale » que Viktor Orban a réduit la période de perception des allocations chômage à trois mois, la plus courte de l’Union européenne.
Les travailleurs en prennent également pour leur grade : en Finlande, l’extrême droite au pouvoir soutient l’obligation de limiter les augmentations de salaires dans tous les secteurs à celles négociées dans le secteur exportateur, interdit les grèves non directement liées aux conflits sociaux internes aux entreprises, met fin aux comités d’entreprises pour les sociétés entre 20 et 50 salariés, introduit une journée de carence pour les arrêts maladie, assouplit les conditions de licenciement… En Hongrie, Orban a fait adopter la « loi esclavagiste » selon laquelle les employeurs peuvent exiger 400 heures supplémentaires à leurs salariés tous les ans ; le code du travail hongrois proscrit les grèves dans le secteur public et est globalement considéré comme l’un des plus favorables aux employeurs en Europe.
De plus, les extrêmes droites « anti-establishment » et « patriotes » plient l’échine devant les marchés et pratiquent les bonnes vieilles recettes néolibérales : 20 milliards d’euros de privatisations (services postaux, ferroviaires, …) ont récemment été annoncés en Italie ; en Finlande l’extrême droite pratique la réduction des dépenses de 2 % du PIB durant la mandature, avec une baisse de 2 milliards d’euros du budget de la santé et presque autant sur les aides sociales, notamment les allocations chômage, l’aide au logement et les allocations familiales. Même recette en Suède avec la baisse des indemnisations chômage. Et les retraités ne sont pas épargnés : en Italie, contrairement aux promesses de campagne, le gouvernement post-fasciste a durci les conditions d’accès à la retraite avant l’âge de départ « normal » de 67 ans.
Pas de problème donc pour mettre la pression sur les demandeurs d’emploi, les plus pauvres ou les travailleurs. L’extrême droite se montre plus conciliante vis-à-vis des riches et des multinationales, comme l’illustrent la suppression de la taxe sur les voitures de luxe en Italie ou l’introduction en Hongrie d’un impôt sur le revenu à taux unique couplé au taux d’imposition effectif le plus bas d’Europe pour les multinationales.
« Un bon escroc est un farceur ironique qui se joue de la distraction, de l’impertinence, de la naïveté ou de la nervosité de ses contemporains » écrivait Henri Jeanson. Nous ne laisserons pas l’extrême droite réussir son escroquerie sociale.