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L'école du jardin planétaire : Le Gui



mardi 04 février 2025

 

 

LE GUI

Le Journal de l'insoumission n°1793 février 2025 par Fabien Negrello Photos de Floriane Karas

 

Salut l’ami ! Je suis une plante qui peuple les légendes, essentielle aux potions magiques des druides. Ne dit-on pas de moi que j’apporte la paix, la santé et le bonheur. Utile, non ?
Et si nous nous servions de notre imagination ? Je te dirais bien de fermer les yeux, mais, la lecture de cet article te serait impossible. Alors garde les yeux et l’esprit ouverts. Imagine-toi, nous sommes à la sixième nuit du solstice d’hiver. C’est la première nuit de l’année celtique, celle que l’on appelle la « nuit mère ». Tout en blanc, un druide pénètre dans la forêt à la recherche d’un chêne où pousse le gui sacré. Avec sa serpe d’or, il trouve la plante désirée, la coupe. Cependant, elle ne doit pas tomber directement sur le sol, sans quoi elle perdrait ses pouvoirs… Heureusement il a emmené avec lui un drap de lin. Une fois le gui sur ce drap, il prononce alors la phrase suivante : « Que le blé germe », afin d’assurer une année fertile…
Revenons désormais à notre actualité, car si je suis venu ici, c’est bien pour me présenter.
Je suis connue pour être une plante parasite. En effet, je me nourris de la sève des arbres, essentiellement de feuillus. Je suis dotée de suçoirs qui s’enfoncent profondément dans le bois de façon à prélever la sève nécessaire à ma survie. Je peux vivre jusqu’à 35 ans. Autant vous dire que quand je m’amourache d’un arbre c’est pour un bon moment. Je suis souvent démasqué en hiver quand les feuilles de ceux-ci tombent.
Me voilà donc à la vue de tous, prise en flagrant délit de parasitage.
Autre fait à savoir me concernant, je suis toxique pour les humains et pour bon nombre d’autres animaux. Seuls quelques oiseaux se délectent de mes fruits. Ces derniers vont pousser en mars et en avril et seront mûrs au bout de trois ans. En tête de liste des volatiles friands de ma production, il y a la grive et la mésange bleue. Je me dissémine alors jusqu’à plusieurs kilomètres grâce à leur fiente. Je profite également de mon passage dans ce numéro pour remercier les fauvettes à tête noire qui, ne pouvant digérer mon fruit, et n’en consommant que la pulpe, laissent la plupart du temps mes graines sur les branches de l’arbre ce qui fait pour moi l’endroit idéal pour germer. Dans la nature, on s’entraide. Prenons-en de la graine, si je puis me permettre.

 

 

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